jacques perconte 38 degres

Jacques perconte, 38 degrés
Edition couleur 120 pages, 25x20cm, ~1000ex
A paraître aux Éditions le Bleu du ciel, Bordeaux, en fin d’année 2006, photos réalisées à Paris.

Jacques Perconte photographie le corps comme une présence vive, sensible et donc parfois indéfinissable. Le corps devient un paysage qui se donne dans un mouvement autant de rapprochement que de fuite. Car ce paysage ne se définit plus par ses limites mais par l’intensité de dérives oniriques, de lumières intimes et de parcours amoureux. Ce paysage n’existe en vérité que dans l’espace d’un désir, celui d’un corps de femme, dans sa nudité immédiate et secrète. Il suffit d’approcher, de toucher. Donc de voir. Le regard est cette parole élémentaire, essentielle, toute faite de résonances et de silences, d’interrogations et de visions, qui dit le réel et la fiction, le clair et l’obscur, l’évidence et l’énigme. Il se désigne ainsi comme une tentative nécessaire pour accéder aux éléments qui composent une vraie rencontre.
Ce livre pourrait être un film. Il convoque les mêmes questions de suites plus ou moins chronologiques, de rythmes, de couleurs et de textures. Il se sert des mêmes fils ténus pour rendre distincts les appels et les possibilités d’une narration. Certes, ici la narration est réduite à sa plus simple expression, celle d’un regard qui découvre mais sans circonscrire ni nommer. Ce livre n’est donc pas un catalogue d’images où la seule logique serait le butinage. C’est, plus fortement, un échange entre un corps et un regard, une succession d’images marquées par une fièvre amoureuse qui ne se veut nullement descriptive, encore moins interprétative. Il s’agit avant tout de capturer des moments de partage dans leur singulière qualité d’étrange affirmation et de pure transparence.
Didier Arnaudet

jacques perconte 38 degres

Trente-huit degrés, c’est la température qu’il doit faire à quelques centimètres de sa peau, de ces photographies et de leurs images, c’est une chaleur qui ne se perd pas.

Quand je pense à son corps, je rêve de paysages si grands que l’on se perd complètement, il y a tellement de choses à reconnaître, des kilomètres de peau où règne le chaud, un doux désert presque vide. Beauté, immensité où chaque vibration de la lumière pousse les couleurs à se montrer autrement. Les variations de sa "nature en pose" sont infinies.

J’ai rencontré Isabelle en mai deux mille trois. Je l’ai photographiée (pour ce livre) de décembre  deux mille trois à mars deux mille cinq…

Le livre était plus où moins en prévision avant notre rencontre, on en avait parlé comme ça, et puis c’est arrivé et ma vie à commencer à changer, s’accélérer dans certaines dimensions et se ralentir dans d’autres. Je ne voyais plus les mêmes couleurs, je passais encore plus de temps à penser à mes images et à rester bouche bée devant certaines autres. J’ai arrêté net les séries d’images de corps sur lesquelles je travaillais, j’ai commencé à la photographier.

jacques perconte 38degres

‘Trente huit degrés’. Une série où chaque image de son corps devient la pièce maîtresse d’une collection. Il est impossible de choisir parmi les millions de paysages qu’elle m’expose quand je la regarde. Chaque jour m’offre quelque chose de nouveau à voir. Par réflexe de peintre, de photographe ou de vidéaste, je fais des images… Ce que j’essaye d’écrire dans ce livre, c’est une collection de ces impressions et de ces moments qui ne me quittent pas. Chaque fois que je recommence à les photographier, je me plonge dans un état d’attention extrême, à la recherche d’un point de vue magique, pour voir un je ne sais quoi. Je le vois, je le sens, mais il m’est bien sur impossible de l’écrire où que ce soit. Peut-être pace que ce que j’ai envie de voir est bien loin au-delà de l’image, de l’autre côté de cette surface pleine de couleurs, mais mon regard percute l’image et s’est à travers elle que je ressens l’infiniment grand.

La quête suit son cours et le projet prend forme, la préparation du livre continue et l’histoire fait naître quelques nouvelles formes. Le livre ne sera pas le seul objet, si fin à ce travail il y a, ce sera sur chaque support qui m’est cher. Je n’imagine pas encore de musique car elle est intérieure…

jacques perconte 38 degres

Ce livre sera décomposé en plusieurs chapitres qui ne porteront pas de titre, chaque partie sera un voyage plus ou moins fragmenté le long du corps de cette femme.

Tout a commencé il y a fort longtemps, à l’époque j’enquêtais sur l’image,  je l’expérimentais dans tous les sens par une approche presque plus théorique que sensible, du moins comme je l’entendais. Saoul des lectures qui me passionnaient,  je cherchais à mettre en évidence dans l’image une nouvelle dimension perceptible liée à son statut technique. Chaque étape de la fabrication de l’image laissait quelque stigmate visible. Le sujet était confronté à l’histoire de sa représentation… mais la théorie a fini par devenir lassante et n’était certainement qu’un prétexte dans cette recherche plastique. Cet ouvrage après être un livre ou je raconte d’une certaine façon un amour ou du moins une forme de cette passion, est un essai sur la photographie et l’image numérique. Ce travail, comme il est précisé dans la notice précédente n’est plus théorique, les seuls fondements sont ceux d’une recherche esthétique : trouver un équilibre entre l’image et son support, entre le désir que m’inspire le sujet, l’image du corps et ce support qui lui donne un temps et une texture. J’ai déplacé les images que j’ai faites d’elle dans différents contextes, sur différents moniteurs d’ordinateurs (écrans crt plus ou moins plats, écrans à plasma), sur des téléviseurs (de plusieurs sortes aussi) et à chaque fois, je les ai à nouveau photographiées. Après l’avoir photographié elle, je photographie ses images. Et ainsi de suite.

jacques perconte I love you

Dans « I love you », à chaque fois qu'une image d'Isabelle doit être vue par quelqu'un de connecté à ces collections de photographies, l'image est plus ou moins transformée par un programme (love writing program). Le code source du fichier est ouvert et modifié avant que l’image ne soit affichée : une application calcule un nombre variable très précis en prenant en compte certains paramètres du serveur et de la connexion du spectateur. Ce nombre est recalculé à chaque fois qu'une nouvelle image doit s'afficher.
Une fois déterminé, l'application cherche le nombre dans le code de l'image. Et si cette variable est présente, elle est remplacée par l'expression ‘I love you' : Ainsi l'architecture du code est déformée, elle peut l’être a plusieurs reprises, aussi bien une fois que cinq mille, il n’y a pas d’autre limite que la quantité d’informations contenues dans le fichier de l’image.
Le navigateur sollicité pour la consultation interprète le fichier et essaie d'afficher l'image. Mais les transformations de la source peuvent modifier son apparence en entraînant l'apparition d'artefacts tels que la pixellisation, la déformation, l'addition de nouvelles couleurs, la réinterprétation partielle ou totale de l'image, la disparition du sujet et voire même l'impossibilité absolue au navigateur d'afficher l'image : apparition d'une icône brisée.

Cette méthode absurde d'écriture littérale de l'amour dans l'image, directement dans le code donne à voir chaque fois une nouvelle collection d'images plus ou moins empreintes d'amour. Plus il est présent moins les images sont visibles.

Certainement que ces images trouveront leur place dans le livre, à la suite des autres.

jacques perconte 38 degres

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maquettes :

Mars 2006
Avril 2005
Mars 2004
Janvier
2004

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Merci tout particulièrement à Isabelle, merci à Anne Roquigny, à Didier Vergniaud et les éditions le bleu du ciel, à Didier Arnaudet,  à La galerie les Arts aux murs (artothèque de Pessac), et à Paul Duhard ainsi qu’à toute l’équipe de la Gaîté Lyrique, à Guillaume Hilairet, et à David Esteves.

Jacques perconte, 
Les éditions le bleu du ciel,
Avec le soutien de la Gaîté Lyrique

Éditions le Bleu du ciel
61, rue Judaïque
33000 Bordeaux

la Gaîté Lyrique
http://www.la-gaite-de-paris.info/

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©Jacques perconte 2003-2006
jacques.perconte [at] technart.net
Toute reproduction interdite sauf sur permission écrite de l'auteur de l'auteur
www.technart.net

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Chaleur ; calorique (le calorique) [vx], chaud (le chaud), haute température ou température élevée. Moiteur, touffeur ; douceur,  tiédeur ; ardeur.

Longueur,  poids , surface, temps, volume. -  Capacité, charge,  contenu, débit.

Amour ; affection,  amitié [vx], tendresse, sentiment [absolt]; adoration, dévotion, passion ; sout. : Déliction, inclination, penchant, préférence ; fam. : béguin, pépin. -  Attachement, lien ; liaison, union. - Ardeur, feu, fièvre, flamme. -  inflammabilité [litt.]. -  Passionisme [litt., rare].

Amour-propre, amour de soi. - Altruisme, amour du prochain. -  Amour mystique ou spirituel ; adoration,  piété.

Amour courtois, fine amor [vx ou LITTÉR.]. -  Amour platonique. -  Amour de concupiscence (opposé à amour de bienveillance) [THÉOL.].

Histoire d'amour, roman d'amour ; coup de foudre, engouement. -  Cour d'amour ; conquête, séduction. -  Déclaration d'amour, serment d'amour. -  Lettre d'amour. - Chagrin ou peine d'amour.

Acte sexuel ou, vieilli,  acte d’amour,  caresse, étreinte, étreinte amoureuse. -  Ébats ; déduit [vx ou poét.]. -  Saison des amours.

Possessivité ; captativité [didact.]. - Jalousie.

Adorateur, amoureux, amant [vx], chevalier servant, galant, galantin, godelureau [fam.], sigisbée [litt.], soupirant. - Coureur [fam.], don Juan [allus. litt.], dragueur, suborneur. -  Épouseur [litt.], prétendant.

Ami ; bon ami [vieilli], petit ami, copain [fam.] ; amiète ou amiette [HIST.]. -  Fiancé,  promis ;  mari , femme. -  Amant [cour.], maîtresse ; tourtereau.

Plaisirs des sens, sensualité, volupté ; érotisme. -  Vieilli : appétit charnel, concupiscence. -  Débauche, lascivité, luxure ;  aiguillon de la chair [vieilli], démon de la chair ; démon de midi. -  Mal d'aimer.

Aimé, amour, adoré, bien-aimé, cher, chéri. -  Précédé du possessif, en appellatif : amour (mon amour ou, vx, m'amour), ange (mon ange), beau (ou bel), belle, bellot, joli, mignon, poupée, etc. ; bijou, chou [fam.] ; âme, cœur ; fam. lapin (mon lapin, ou : agneau, biche, caille, chat, moineau, oiseau, poule, poulet, poulot, rat, raton, etc.) ; prince, roi, trésor.

Un amour, un amour de + n.

MYTH. et litt. -  Astarté, Aphrodite, Vénus. -  Cupidon, Éros ; Amour, l'Amour. -  Les flèches de l'Amour. -  Putto [ital., BX-A.]. -  Embarquement pour Cythère.